Le voyage à vélo, c’est un excellent moyen de couper du monde. Mais y voir la nuit ou consulter une carte sur un smartphone, c’est bien aussi. Ca peut être une vraie problématique surtout si l’objectif est de bivouaquer le plus possible. Parmi les solutions :
- batterie externe
- smartphone avec une bonne batterie (ça existe encore, ça ?)
- panneaux solaires (j’en parlerai dans un autre article 🙂 )
- dynamo (moyeu, de préférence) => pour moi un indispensable pour tout projet de voyage un peu long. C’est là-dessus que je me penche aujourd’hui !
Dynamo moyeu ? Un lien avec la dynamo des vélos de grand-mère ?
Oui et non. Le principe reste le même : transformer l’énergie de la rotation d’une roue en électricité. Mais la dynamo moyeu est une version moderne, plus efficace et silencieuse. Fini le galet qui frotte sur le pneu en hurlant dès qu’il pleut.
La dynamo est intégrée dans le moyeu de la roue avant. Invisible ou presque, elle produit une énergie stable dès les premiers tours de roue. Il y a très peu (voire pas) d’entretien, très peu de risque de panne car tout est protégé. Là ou la dynamo bouteille risquait de se faire plier en deux à chaque choc, peu de risque avec la dynamo moyeu.
Je ne rentre pas dans le détail des explications techniques, tu pourras trouver ça sur pas mal de blogs plus techniques, ou tout simplement sur l’article de Wiklou.
Shimano, SON, SP, les leaders dynamiques
3 constructeurs se partagent une grosse majorité des parts de marché : Shimano, SON et Shutter Precision.
Shimano : la valeur sûre
Shimano propose plusieurs modèles de dynamo moyeu, classés en trois grandes familles :
- sport
- standard
- frein à disque.
C’est une marque éprouvée, fiable, facile à trouver. Les dynamos Shimano sont souvent plus abordables que les SON, mais elles peuvent générer une légère résistance à la rotation. Rien de dramatique, mais à noter si tu veux optimiser chaque watt.
SON : l’élégance … mais ça pique
SON, c’est la Rolls de la dynamo. Fabriquée en Allemagne, ultra bien finie, hyper performante, idéal les cyclo-voyageurs qui ne veulent aucun compromis. Deux gammes principales : classique et compact. Leur rendement est très bon, le design soigné. Mais… elles coûtent très cher. Si tu es prêt à investir, c’est le top. Sinon, Shimano ou SP fera très bien le job.
Shutter Precision : le 3e larron venu de Taïwan
Shutter Precision (SP), venue de Taïwan,propose des dynamos légères, efficaces et abordables. Le modèle PD-8 est particulièrement apprécié pour son excellent rapport rendement/prix. Honnêtement, je ne connaissais pas trop cette marque, mais j’ai vu passer plusieurs actus sur cette marque, notamment DT Swiss qui a lancé une roue intégrant un moyeu SP … Plutôt gage de qualité !



Qu’est ce qui ressemble plus à un moyeu dynamo qu’un autre moyeu dynamo ?
3. (Faire) installer sa propre dynamo
Deux options pour installer une dynamo moyeu sur son vélo :
- acheter une roue déjà montée avec dynamo moyeu. C’est l’option des paresseux (et c’est mon cas !). Tout le travail résidera, si achat en solo sur Internet, a bien vérifier toutes les compatibilités… j’en parle juste après.
- faire monter un moyeu sur une roue. Une option plus écolo, et qui permet de conserver ta roue si tu y tiens. Si tu le fais toi-même, c’est aussi une option économique… Attention cependant, c’est du travail de pros ! Il faut rayonner toute la roue, et bien. Pas question d’avoir une roue qui se voile ou un rayon qui pète parce que la tension est mal réglée… Avec des vélos très chargées et si tu es au milieu d’un désert, ça peut vite te faire péter un câble…
A vérifier pour ne pas laisser son moyeu dynamo au garage
Si tu prends l’option Do It Yourself, il y a des éléments à bien vérifier pour ne pas se trouver avec une dynamo pas adaptée :
- Diamètre de la roue : Assure-toi que le moyeu est compatible avec le diamètre de ta roue (26″, 650B, 700C, etc.).
- Type de freinage de ton vélo : Vérifie si le moyeu est conçu pour des freins à disque (6 trous ou Centerlock) ou sur jante. Type d’axe : Identifie si ton vélo utilise une attache rapide (QR), un axe traversant (12 mm, 15 mm) ou des écrous, et choisis un moyeu compatible.
- Type de rayons : Privilégie des rayons robustes (2 mm ou double butted) si tu transportes des charges lourdes.
- Puissance de sortie : Pour une utilisation avec des éclairages ou des chargeurs USB, un moyeu délivrant 6V/3W est recommandé.
- Nombre de trous pour les rayons : Le moyeu doit correspondre au nombre de rayons de ta jante (généralement 32 ou 36).
Astuces pour ne pas se tromper
Tip n°1 : reconnaître les caractéristiques d’un moyeu au premier coup d’oeil

Tip n°2 : center lock ou 6 trous ?


Éclairer, recharger, explorer : bien utiliser sa dynamo pour être autonome
Lampes reliées à la dynamo
C’est évidemment la première chose à laquelle on pense quand on entend dynamo : ça sert d’abord et avant tout à éclairer.
Les deux stars de cette catégorie sont SON (Edelux II, environ 170€ le phare avant) et Busch & Müller (Lumotec IQ-X, une centaine d’€ le phare avant). Ces modèles haut de gamme capables d’atteindre 100 lux, une intensité très confortable pour rouler de nuit — sachant qu’un bon éclairage commence autour de 70 lux.
D’une manière général lampes s’allument dès environ 5 à 7 km/h, mais ne permettent de recharger un appareil via USB (quand cette fonction est intégrée) qu’au-delà de 15 km/h, car la puissance générée est alors suffisante.
Le détecteur de lumière intégré à certains modèles (par exemple le Lumotec IQ-X) permet un ajustement automatique de la lumière, un peu comme si on passait des faux de croisement (pour le jour) aux pleins phares (pour la nuit) sur une voiture. Les nombreux cycliste croisés pendant la journée te remercient !
Pour un budget plus serré, la Lumotec IQ-XS avec ses 70 lux reste un bon choix : pas de superflu, mais fiable et efficace. Ce qui fait la différence, c’est la puissance du faisceau, la solidité de l’ensemble, la gestion thermique (pour éviter la surchauffe) et les options comme le port USB ou l’allumage auto.
Le chargeur USB : le sauveur du bikepacker
C’est là que ça devient magique : tu peux devenir une vraie petite centrale à électricité, pas seulement à lumière ! Les chargeurs USB permettent de charger… a peu près tout. Pour faire le plus concis possible, il y a 3 options possible.
- Chargeur simple : tu pédales, ça charge. La charge n’a lieue que pendant le pédalage, pas de batterie. L’avantage : prix plus contenu, et très peu encombrant. Existe sous forme de boitier à fixer sur le cadre ou de… capot de potence, pour plus de style et de praticité.
- Chargeur avec batterie tampon intégrée. La même chose que juste au dessus… avec une batterie tampon. Ton téléphone continue donc de charger pendant quelques minutes même à l’arrêt ! Le USB-werk de Bush and Muller est facile à installer et a de très bonnes notes.
- Chargeur intégré au phare. C’est du tout-en-un, simple d’installation et n’ajoute pas ENCORE un élément à un vélo déjà bien chargé.
Les 3 types de chargeur transforment le courant alternatif généré par ta dynamo (6V/3W) en courant continu 5V stable pour alimenter smartphone, GPS ou batterie externe.
Et je le remet ici : la recharge est efficace à partir de 12-15 km/h, et dépend aussi du modèle de dynamo et de l’état de charge de l’appareil connecté. Y’a pas de secret, pour filer des Watt à ton téléphone, ben… il faut en produire !
Le moyeu dynamo, un allié indispensable pour l’autonomie
En résumé, le moyeu dynamo donne un confort qui devient indispensable quand on y a goûté. Un allié indispensable en cas de projet de bivouac. Pour finir, voici mon set-up idéal, que je pense installer sur mon VTT transformé.
- moyeu dynamo Shimano => j’ai confiance dans cette marque, et les quelques watts de perdus à cause des frottement n’ont pour moi aucune importance pour un voyage, où je ne fais pas de la perf
- phares Bush & Muller => bon rapport qualité prix
- USB-werk pour une installation facile et sa fiabilité.
Le moyeu dynamo est un bon début vers l’autonomie… mais il ne suffit pas. Je te prépare un article sur les panneaux solaires pour aller encore plus loin !